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La création du jardin avec les techniques de sol vivant: 1er partie

Dernière mise à jour : 22 mai


Le Début de Notre Aventure en Maraîchage sur Sol Vivant


Durant la première année suivant l'acquisition de notre maison en 2021, nous avons conçu le projet ambitieux d'aménager un grand jardin.


Notre vision était de le dimensionner assez largement pour expérimenter avec diverses cultures, afin d'identifier celles potentiellement intéressantes pour la vente à la ferme et pour apprendre l'art de cultiver des légumes en préservant l'intégrité du sol.


Nous aspirions à ce que notre jardin repose sur les principes du maraîchage sur sol vivant, une méthode principalement axée sur l'enrichissement du sol en matière riche en carbone. Cela permet d'alimenter toute la faune du sol, des organismes les plus imposants aux plus minuscules, y compris les vers de terre, les champignons, les nématodes, les acariens et les bactéries.


Un autre pilier de cette approche est de réduire au maximum la perturbation du sol et de maintenir le sol constamment couvert, évitant ainsi les dommages causés par le soleil sur les micro-organismes et préservant du même coup l'humidité du sol.


Notre stratégie initiale impliquait de retourner le sol une unique fois pour ensuite ne plus jamais le perturber.


Bien conscients qu'il existait d'autres méthodes alternatives pour créer ce jardin, nous avons opté pour cette technique basée sur nos connaissances de l'époque. Notre plan consistait à utiliser un rotoculteur sur la zone du jardin afin de l'égaliser et de corriger les irrégularités. Jean-Sébastien a emprunté le tracteur de son frère et de son père pour effectuer cette tâche.


Père et fille qui font la préparation du jardin
Préparation du jardin carboné! Travail d'un père et de sa fille.

Après le labour, nous avons nivelé le sol avec un râteau, comblant les trous et aplanissant les bosses.



Jean-Sébastien, accompagné de ses deux filles, s'est ensuite rendu chez un agriculteur local pour acheter de la paille destinée à notre jardin.


Les filles, contentes d'être dans un traileur rempli de balles de paille
Les filles, contentes d'être dans un traileur rempli de balles de paille

Nous avons ensuite mis une bonne épaisseur de paille pour nourrir et stimuler la vie dans le sol et les vers de terres.


Nous avons aussi acheté 2 poches de 25 kg de seigle que nous avons lancé à la volé. Nous avons arrosé le jardin à l'occasion durant les 2 semaines suivant pour mouiller la paille, faire germer les graines de seigle et les graines de blé ; beaucoup de graines de blé se retrouve mélangé avec la paille, ce qui augmente la diversité du couvert végétal et fait du même coup notre bonheur.


Les défis ont commencé !


Au printemps 2022, nous avons investi dans des toiles tissées d'un mètre de large, prévoyant de planter des semis de légumes préparés avec soin dans notre sous-sol.


Pour favoriser leur croissance, nous avons ajouté une nouvelle couche de paille, visant à étouffer le couvert végétal existant, enrichir le sol en matière organique fraîche et minimiser la concurrence pour nos légumes. L'efficacité de la méthode de carbone se révélait déjà : sous la paille, la vie du sol fourmillait, preuve en était la multitude de vers de terre, jeunes et adultes.



Pour accommoder les différents types de légumes, nous avons créé des ouvertures à l'aide d'une torche et d'emporte pièces de divers diamètres dans les toiles. Les courges, par exemple, étaient espacées d'un mètre, tandis que les kales et les bettes à cardes étaient plantés à des intervalles de 30 cm. Des broches de six pouces assuraient la fixation des toiles au jardin, disposées tous les pieds. Cet arrangement préparait le terrain pour nos semis, annonçant une saison pleine de promesses.



Voici la couche de paille en 2022. On peut nettement observer le couvert végétal composé de seigle et de blé, ainsi que les vestiges de la paille de 2021 qui sont toujours présents dans le bas de l'image, témoignant des étapes précédentes de notre projet de jardin.
Voici la couche de paille en 2022. On peut nettement observer le couvert végétal composé de seigle et de blé, ainsi que les vestiges de la paille de 2021 qui sont toujours présents dans le bas de l'image, témoignant des étapes précédentes de notre projet de jardin.

La journée où nous avons planté nos semis s'est avérée plus ardue et longue que ce que nous avions anticipé. La présence d'une épaisse couche de paille au-dessus du sol a nécessité un effort supplémentaire pour créer des ouvertures pour permettre aux racines de nos jeunes plants d'entrer en contact avec la terre nourricière.


Après une journée consacrée à la plantation, quelle ne fut pas notre surprise le lendemain de découvrir que presque tous les semis avaient disparu, laissant seulement deux ou trois survivants parmi certains plants. En une nuit, plus des trois quarts s'étaient volatilisés.


Sans le savoir, nous avions créé un environnement idyllique pour les limaces et les escargots, leur offrant nourriture à profusion et un refuge sûr contre les prédateurs. En effet, en voulant préparer le terrain idéal pour nos alliés les vers de terre, nous l'avions aussi préparé pour les limaces et les escargots.


Sans la verdure abondante de l'été, nos semis, fraichement plantés au printemps, étaient devenus leur festin nocturne.


Résolus à ne pas s'avouer vaincus, nous avons relancé des semis et les avons plantés environ 1 mois plus tard, ce qui a réduit la pression des limaces. Les premières nuits, armés de nos lampes frontales, nous sommes partis à la chasse aux limaces, ces mangeurs nocturnes. Malgré ces efforts, en fin de saison, le jardin n'avait pas atteint l'abondance ni le potentiel escomptés mais nous avait permis de faire beaucoup d'observations.


Au cours de la saison, quelques-unes de nos toiles tissées se sont envolées avec le vent. Pour remédier à cela, nous avons disposé des bûches dessus pour les alourdir et assurer qu’elles restent en place.


Cependant, ayant moins de semis que prévu après les divers contretemps, nous avons finalement roulé certaines toiles pour les ranger dans la grange. Nous pensions subir une forte pression des mauvaises herbes mais dans la plupart des cas, seulement quelques mauvaises herbes réussissaient à traverser le tas de paille.


Nous avons laissé pousser quelques mauvaises herbes jusqu'à maturité avant de les écraser lorsqu'elles étaient en graines, aux endroits où il n'y avait pas de légumes — une technique sur laquelle nous reviendrons plus en détail dans un prochain article.


Cette image représente le jardin à la fin de l'année en 2022. Certaines toiles ont été retirées et rangées dans la grange après avoir été enlevées par de forts vents. L'abri temporaire, une vieille structure d'abris tempo laissée par les anciens propriétaires, sert de support pour les plants de tomates. Malgré ces événements, nous avons tout de même récolté beaucoup de légumes, bien que la quantité soit inférieure à ce que nous avions prévu
Cette image représente le jardin à la fin de l'année en 2022. Certaines toiles ont été retirées et rangées dans la grange après avoir été enlevées par de forts vents. L'abri temporaire, une vieille structure d'abris tempo laissée par les anciens propriétaires, sert de support pour les plants de tomates. Malgré ces événements, nous avons tout de même récolté beaucoup de légumes, bien que la quantité soit inférieure à ce que nous avions prévu


Cette première saison de culture nous a permis de cumuler de nombreuses observations. Nous avons remarqué que certaines variétés de légumes s'adaptent mieux au sol vivant : tandis que quelques-unes se faisaient dévorer par les limaces, d'autres restaient presque intactes.



Les cultures qui ont survécu ont prospéré, se développant vigoureusement sans l'apport d'engrais ni d'arrosage supplémentaire.


Nous avons aussi découvert que l'activité biologique du sol restait dynamique bien après les premières gelées et reprenait très tôt au printemps. Avoir un sol constamment nourri et protégé tout au long de l'année favorise cette vie souterraine prolongée. Cette expérience nous a aussi révélé que la pression exercée par les mauvaises herbes était plus facile à gérer qu'anticipé.


Cette première année de jardinage a été une aventure riche en enseignements. Malgré les défis rencontrés, nous avons appris énormément sur la gestion d'un jardin selon les principes du maraîchage sur sol vivant.












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